Khosrow et Chirine

Khosrow et Chirine
Image illustrative de l’article Khosrow et Chirine

Auteur Nizami
Version originale
Langue Persan

Khosrow et Chirine (en persan : خسرو و شیرین) est un poème, achevé en 1180, du poète persan Nizami[1]. Il constitue la deuxième œuvre de son Khamsé[1].

Cette oeuvre est une version fictive très élaborée de l'amour du roi sassanide Khosrow II pour la princesse assyrienne [2],[3],[4] Chirine, qui devient reine de Perse.

L'essentiel du récit est une histoire d'amour d'origine persane qui était déjà bien connue grâce au grand poème épico-historique du Shâhnâmeh ou Livre des Rois écrit par le poète persan Ferdowsi aux alentours de l'an 1000, ainsi qu'à d'autres écrivains et contes populaires persans, et d'autres œuvres portent le même titre[5].

Des variantes de l'histoire ont également été racontées sous le titre Ferhat et Shirin (en persan : شیرین و فرهاد ; en turc : Ferhat ile Şirin), notamment les versions turques du poète Qutb (XIVe siècle)[6] et du poète Mir Alicher Navoï (XVe siècle)[7].

Selon Henri Massé : « Nizami donne libre cours à sa fantaisie : son poème, qui doit son mérite bien plus à la forme qu'à l'invention, est une sorte d'épopée courtoise dont les péripéties ne se résument pas. Mais à la légende primitive, Nizami ajoute, — si l'on néglige les épisodes secondaires — l'épisode pathétique des amours de Chirine et de l'architecte Farhad dont Khosrow, jaloux, provoque le suicide en lui faisant annoncer faussement la mort de Chirine[8].

  1. a et b Destin de la Géorgie (lire en ligne), p. 87.
  2. Hozhabri A. Proposing a Function for Char-Ghapi, Qasr-e-Shirin, Iran: Historical and Archaeological Evaluation. Iran Herit. 2019; 1 (1) :66-81
  3. Sykes, Sir Percy Molesworth. 1902. Ten Thousand Miles in Persia, or, Eight Years in Iran. New York: Charles Scribner's Sons.
  4. Paola Orsatti, « ḴOSROW O ŠIRIN », dans Encyclopaedia Iranica,
  5. (it) P Chelkowski, Nezami's Iskandarnameh, Colloquio sul poeta persiano Nizami e la leggenda iranica di Alessandro magno, Rome, Italie, Accademia Nazionale dei Lincei, Fondazione Leone Caetani,  :

    « La légende persane d'Alexandre le Grand semble éclipser toutes les autres histoires fantastiques d'Alexandre, non seulement dans le récit de l'accomplissement réussi de nombreuses « missions impossibles », mais surtout en ce qui concerne la nature de sa carrière. est passé de la stature d'un damné conquérant maléfique du pays, à celle d'un roi-héros national iranien, et plus encore, à celle du grand prophète de Dieu, préparant toutes les nations à la vraie religion. Pourtant, la légende persane d'Alexandre est très peu connu dans le monde occidental. "" pp 13: "Nizami était un produit typique de la culture iranienne. Il a créé un pont entre l’Iran islamique et l’Iran préislamique ainsi qu’entre l’Iran et l’ensemble du monde antique. Son grand humanisme, son caractère fort, sa sensibilité, son drame, sa description colorée de la nature, son langage riche et son génie poétique ont créé un nouveau standard de réalisations littéraires et ont captivé l'imagination d'innombrables imitateurs". p. 17 : "Dans le cas des romans précédents de Khosraw et Bahram, Nizami s'est occupé de héros nationaux iraniens, bien que datant de l'époque préislamique. Dans le conte de Layla et Majnun, la nationalité arabe de l'amant n'a aucune importance puisque l'histoire est basée sur un simple conte populaire arabe qui fut plus tard absorbé et embelli par les Perses. » pp 19 : « Alexandre fut glorifié par une petite minorité. des musulmans en tant qu'agent divin, roi-prophète et conquérant béni des terres qui allaient devenir le bastion de l'Islam. Pour certains musulmans, l’Islam était une réalisation de la « koine » d’Alexandre : une communauté où les gens pouvaient vivre en harmonie et dans la paix du cœur et de l’esprit. Dans cette atmosphère, des tentatives ont été faites pour faire d'Alexandre non seulement un musulman mais aussi un Persan". p. 21 : "Cependant, ce n'est pas Tabari directement, mais Ferdowsi qui a été la source d'inspiration et le matériau de Nizami pour composer Iskandarnameh. Nizami fait constamment allusion au Shahnameh dans ses écrits, notamment dans le prologue de l'Iskandarnameh. Il semble qu’il ait toujours été fasciné par l’œuvre de Firdawsi et qu’il se soit fixé comme objectif de sa vie d’écrire une épopée héroïque de même envergure. pg22 : « Il semble que le passe-temps favori de Nezami était de lire l'épopée monumentale de Firdawsi Shahnameh (Le livre des Rois) ». p. 22 : « En fait, bien qu'Alexandre ait conquis l'Iran, il fut bientôt conquis par les coutumes et les modes de vie persans. À bien des égards, il fut tellement submergé par la civilisation perse qu'il devint plus persan que les Perses. Il essaya de faire un mélange de la civilisation grecque et perse. »

  6. (tr) Özlem Güneş, Fahri'nin Husrev u Şirin'i (metin ve tahlil), Nizami ve Şeyhi'nin eserleriyle karşılaştırılması [« Hüsrev ü Şirin de Fahri (texte et analyse), comparaison avec les travaux de Nizami et Şeyhi »] (Thèse de doctorat), Institut universitaire des sciences sociales d'Istanbul, Turquie, Université Galatasaray Istanbul, , 719 p. (lire en ligne)
  7. (tr) Gönül Alpay, Ali Şir Nevaî'nin Ferhad ü Şirin Mesnevisi Üzerindeki Etkiler [« Influences sur Ferhad ü Şirin Mesnevi d'Ali Şir Navaî »], Belleten, annuaire de recherche sur la langue turque, (lire en ligne)
  8. Henri Massé, « Une halte au Kurdistan », dans Mémoires de l'Académie de Stanislas, (lire en ligne), p. 71.

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